vendredi 22 janvier 2010
Retour à Gorée...
D'Atlanta à New Orléans, de New York à Dakar en passant par le Luxembourg, les chansons se transforment, s'imprègnent de jazz et de gospel. Mais déjà le jour du retour en Afrique approche et beaucoup reste à faire afin d'être prêt pour le concert final...
Pour voir la bande annonce du magnifique film "Retour à Gorée", cliquez simplement sur le titre.
samedi 9 janvier 2010
Ca y est, je rentre...
A bientôt !!!
mercredi 6 janvier 2010
Hommage au "San Vito" de la part de Jacques Dorne
Il y a même des bateaux qui naviguent.
Chacun d’entre nous a entendu parler de ces bateaux amarrés uniquement dans l’imaginaire d’individus étranges, qu’inévitablement, nous rencontrons dans tous les ports. Nous connaissons aussi ces bateaux en cours de construction ou de rénovation dont l’achèvement est toujours reporté, leur réalisation ayant laissé le capitaine exsangue, physiquement ou financièrement, voire les deux, et qui finissent à l’abandon. Il s’en voit parfois quelques-uns qui, après des années sous le toit d’un hangar, dans le fond d’une zone technique ou d’un jardin, vont se faire caresser la coque par l’eau, le temps d’un essai de flottaison.
Il arrive que l’essai soit concluant.
Vient ensuite pour le candidat à l’aventure une autre épreuve: la confrontation du rêve et de la réalité.
Le bateau existe, il flotte, il est même, dit-on, plutôt réussi, il ne lui reste qu’une chose à prouver, pas la moindre: Naviguer! Ça c’est une autre histoire.
Le bateau, vous le connaissez, je vous parle du "San Vito". C’est un sloop de 14 m, et de 20 et quelque tonnes d’acier, de sueur et d’astuces.
Son constructeur, c’est Henry, un gaillard qui titille les 1,90 m, ingénieux, travailleur et parfois bougon. L’homme a quitté l’Epervière une fin de nuit d’été, en creusant de la quille du San Vito, un profond sillon dans la vase. Il est descendu à Port Saint Louis comme tous les autres, mais il ne s’est pas arrêté là, comme beaucoup.
Il a engagé son voilier dans un autre projet de fadas: "Ciotat-Africa". Une association dont les membres souhaitaient partager d’élégante et généreuse manière leur passion de la mer en remplissant coffres et cales de leur bateau avec du matériel scolaire et médical, en direction du Sénégal.
Le 4 octobre, San Vito s’était constitué un équipage et il quitte fièrement La Ciotat, bien sûr "toutes voiles dehors" selon la formule consacrée, avec 6 autres voiliers en direction du Sénégal, via Les Baléares, le Maroc où est déchargée une partie de notre cargaison les Canaries et le Cap Vert où les bateaux s’allègent à nouveau.
Nous avons fini officiellement notre livraison à Dakar curieusement 40 jours après notre départ de La Ciotat.
Et "San Vito" dans ce périple ?
- Et bien il a enchaîné les milles, propulsé alternativement par ses jolies voiles et par son valeureux moteur, sans incidents majeurs sauf la casse du vit de mulet en pleine nuit, un désamorçage de la pompe de refroidissement, une explosion du système de production d’eau chaude devant les yeux du cuisinier, un tangon qui s’éjectait en visant nos cotes au lieu de nous aider à rejoindre les côtes. etc… rien que du très banal.
Il a fait des rencontres émouvantes et répétées avec les dauphins, les poissons volants, goûté au confort des marinas après avoir bien dansé avec la houle. Il a su éviter les pirates et a joué à nous couvrir de bleus impressionnants jambes et bras. Rien que du bonheur.
Et Henry dans cette aventure?
- Vite amariné, il a retrouvé sur l’eau ses qualités : ingénieux, on peut même dire "démerdard", avec une prédilection pour la dernière déjà citée, bougon! Mais les membres de l’équipage n’ont pas compris que ce n’était que l’expression d’un semblant d’angoisse, exacerbé par l'insouciance régnant en maître à bord.
Et maintenant?
- Aux dernières nouvelles, "San Vito", Henry et Sandrine (Yves, Sébastien et Jacques ayant débarqué à Dakar), avec quelques uns des autres bateaux et équipiers du raid, descendaient la Casamance après avoir fini de vider leurs cales du matériel médical.
Et ensuite?
- Ne vous inquiétez pas! On le saura bien vite sur les pontons !
En guise de conclusion, il y a même des bateaux qui naviguent, je vous l’assure, j’étais à bord !
Novembre 2009
Jacques Dorne